Nettoyage et désinfection en porcherie

Protocole de nettoyage et désinfection des locaux en 8 étapes :

Une hygiène optimale de la porcherie grâce à un nettoyage et une désinfection en profondeur limitent la propagation de maladies infectieuses.
Il est important de respecter toutes les étapes du protocole de nettoyage – désinfection pour diminuer la pression d’infection et le risque de contaminations croisés entre chaque bande.  Ce protocole doit être écrit et appliqué par tous les opérateurs de la même façon.

1/ Préparation de la salle

Préalablement il convient de fermer les trappes des fosses à lisier, vider la salle et sortir le petit matériel pour limiter les risques de chutes, blessures, coupures et permettre un lavage optimum.

Nettoyage du petit matériel :

1- Immersion des augettes et tapis dans une solution détergente à eau chaude dans un bac à part.
2- laver le petit matériel à l’aide d’une brosse ou au jet
3- rincer au jet
4- désinfecter par immersion pendant 20 minutes.

Après le nettoyage du petit matériel racler les surfaces très sales des salles pour éliminer les salissures les plus grossières, pour un meilleur contact au trempage et gagner du temps lors du décapage.

Dépoussiérage :
Dépoussièrer les parties en hauteur à l’aide d’un tuyau ou jet plat de la pompe à haute pression pour éviter les recontaminations.

2/ Vidange et lavage des préfosses

Vider intégralement les préfosses pour éviter les éclaboussures lors du nettoyage. En l’absence de caillebotis relevable ou de possibilité de les laver par le haut, la pénibilité de cette opération ne permet pas de la préconiser en systématique. Réaliser 1 à 2 fois par an ou en cas de problèmes sanitaires.Il convient de porter un équipement de protection adapté si vous descendez dans les préfosses.
Face à un virus à portage digestif, la vidange, le lavage des préfosses et des dessous de caillebotis sont particulièrement importants

• Conception des préfosses : double pente et double caniveau, accès aux préfosses facilité, caillebotis relevables.
• Lavage avec un débit élevé.

3/ Trempage

 Le plus rapidement possible après la sortie des animaux.

Réhydrater les souillures pour gagner du temps et diminuer la consommation en eau lors du décapage.
Nous vous conseillons le trempage automatisé à l’aide de rampes automatisées (buses à tourniquet) pour une meilleure qualité de lavage et un gain de temps au décapage, suppression du temps de trempage manuel.
L’idéal est d’utiliser des buses d’aspersion qui ont une plus grande portée et peu de pression (2-3 bars) débit 160l/h.

La distance idéale entre les buses et de 3 mètres .
Le trempage se fait en séquentiel : 5 minutes de trempage, toutes les 15 minutes.

• Durée : minimale 4 heures, optimale 12 heures.
• Pour faciliter le lavage, il est conseillé d'utiliser un détergent. 

4/ Lavage

Un nettoyage efficace résulte de quatre facteurs clés :

1- La température de l’eau
2- Du détergent appliqué
3- Du temps d’action
4- De l’application de la mécanique utilisée

Privilégier le débit (28 à 30 l/min.) d’eau par rapport à la pression (moyenne (40 bars) ou haute (> 120 bars)) afin de multiplier par 2 la force de décapage. Si la pression est trop élevée cela engendre une usure plus rapide de la surface, plus de projections et augmente la pénibilité du travail pour l’opérateur. Pour augmenter la surface d’impact préférez l’utilisation d’une rotabuse qui permet une augmentation de la surface d’impact grâce à son angle d’attaque et de chasse important. L’idéal est de commencer du fond de la salle vers l’entrée. Laver le dessus des caillebotis dans un sens puis reprendre en sens inverse. La distance idéale entre la buse et la surface est de 30 cm.

• Conception des salles : matériaux lisses, surfaces non usées, cloisons pleines, caillebotis fil, caillebotis relevables, nourrisseurs qui peuvent se retourner, bouchon de vidange sur les auges, pas de recoin, ni zone d’ombre,…

5/ Détergence

Utiliser un détergent pour faciliter le décollement des souillures et détruire les biofilms pour éviter le développement de microbes. La formation du biofilm accroît la résistance des bactéries au nettoyage-désinfection.

• 1 à 12 heures après le lavage, appliquer le détergent  dans une première moitié de la salle avec un canon ou une lance à mousse.
• Laisser agir pendant 20 - 30 minutes minimum à 1 heure maximum. L’idéal est d’appliquer un détergent sous forme de mousse, la mousse ne doit pas couler et doit être homogène pour une efficacité accrue. Permet une meilleure adhérence, le temps de contact avec les murs et parois est beaucoup plus important, meilleure visibilité et plus de sécurité pour l’opérateur.
• Procéder au rinçage à l’aide d’un masque à cartouche.
• Réitérer cette opération dans la seconde moitié de la salle.

6/ Rinçage

• Le rinçage s’effectue au jet plat avec un fort débit et une basse pression.
• À la fin de cette phase, la salle doit être visuellement propre ; environ 80 % des germes sont alors éliminés.

7/ Désinfection

• Délai de ressuyage correct (entre la fin du rinçage et la désinfection) de 1 à 4 h minimum.
• Utiliser un désinfectant avec triple homologation : bactéricide, virucide, fongicide.
• Respecter la concentration et la quantité de produit nécessaires.
• Appliquer sur une surface humide mais non détrempée.
• Application en mousse.
• Canon mousse : bon dosage du produit et pompage automatique du produit dans le bidon.
• Une deuxième désinfection peut être préconisée dans les élevages à haut statut sanitaire, à problèmes sanitaires récurrents ou à vide sanitaire long.
• Conservation des bidons de désinfectant à l’abri des UV et des fortes variations de température + respect de la durée d’utilisation (< 6 mois).

8/ Vide sanitaire - séchage

L’asséchement des locaux est fortement conseillé afin d’augmenter l’activité du désinfectant et défavorise le développement des germes, évite la corrosion du matériel et apporte un confort aux animaux lors de leur entrée en salle.

• Aérotherme : permet un séchage rapide en 12 ou 24 heures.
• Un vide sanitaire de plusieurs jours permet le séchage mais il est moins rapide que par chauffage et dépendant des conditions météorologiques.
• Le chauffage de la salle doit se faire dès la fin de la désinfection.

À noter : Un vide sanitaire, même long, ne peut pas compenser un protocole de nettoyage-désinfection insuffisant.

Fréquence de réalisation du protocole :